besoin d'etre convaincu

Bonjour a tous
Je suis decidé il y aura bien une maison paille GREB dans le Bearn pres de Pau. Cependant j'ai quelques interrogations sur divers points malgré avoir participé a un chantier de ce type dans les Landes.
* L'ossature en 10*4 est t'elle suffisamment stable et solide pour supporter des tonnes de charpentes et de tuiles? Avec la tempete tres violente que vient de subir le Sud Ouest, l'ossature ne risque t'elle pas de travailler avec toutes les consequences imaginables sur l'enduit, les cloisons interieures... Hors mis le surcout,est ce qu'une ossature Poteaux poutres faite par un charpentier n'est pas la meilleure solution ? Ainsi les murs de paille ne sont plus porteurs.
*La trame de verre agraffée sur chaque montant vertical vieillit t'elle si bien? Pas de fissure entre l'enduit et le mortier?
*Cette derniere question va paraitre provocatrice pour certain mais la technique GREB est diffusée depuis le milieu des année 90. Dans ,30 50 ans quelle sera l'etat de ces habitations?
Je crois que j'ai besoin d'etre rassuré, je compte sur vous pour le faire
A bientot

bonjour,
je te donne mon avis
*Sur la solidité des maisons GREB , il faut regarder les maisons déja réalisées en France et au Québec pour s'en convaincre.
*le systeme poteaux poutres est interessant car il rassure mais il pose le problème de savoir ou tu places ces éléments supplémentaires, dans les murs mais cela fera beaucoup de découpes de paille. Hors mur cela prendra de la place. Pour ma part j'ai aussi hésité mais j'ai tranché, pas de poteau poutre car cela fait double emploi avec le mur GREB et cela utilise inutilement du bois.
sur la pérénité de ta future maison, elle durera beaucoup plus que toi, et comme tu sauras pallier aux éventuelles réparations, il n y aura pas de problèmes.
pour ma part je n'ai aucune inquiétude.
@+

Je suis un nouveau Grebeur, grebiste, grebien. En fait il serait sûrement préférable de parler d'un Grebois, issu de l'association GREB + Québécois, fier défenseur des idées que je crois bonnes...

Bref notre construction Greboïde est jeune (2008-2009), mais je peux d'ores et déjà parler en faveur de sa solidité.

Fils d'un entrepreneur général en construction, je possède à tout le moins une certaine expérience pratique et l'héritage des connaissances que cela suppose.

J'ai choisi la technique du GREB pour sa facilité d'exécution dans un court laps de temps et sa versatilité quant aux formes que l'on peut donner à une habitation (chose qui n'est pas du tout approfondie à mon goût si l'on regarde l'ensemble des constructions actuelles de type GREB trop souvent rectangulaires...).

Notre climat est particulièrement difficile, avec des chutes de neige importantes (en 2008, la ville de Québec à reçu plus de 500cm de neige...) . Cette année est un peu plus aisé pour les structures, mais il n'y a pas d'indice laissant supposer une quelconque faiblesse sur nos murs. À noter que notre construction possède une noue de faible pente (environ 4:12). Un ingénieur a calculé les charges pouvant se retrouver à l'intérieur de cette dernière (d'une portée d'environ 6-7 mètres) et nous a forcé a mettre une poutre en I en acier afin de respecter les normes... Cette poutre repose sur un petit mur construit selon la technique GREB, et une fois encore, il n'y a aucun signe de surcharge.

Je crois que si une attention particulière est portée lors du coulage du mortier (un lien continu d'une rangée à l'autre, un minimum de mortier derrière chaque pièce de colombage) , la résultante (crépi+mortier+paille+mortier+crépi) excèdera les stress les plus élevés que peut subir une habitation (en anglais: stress panel). Et cela ne tient même pas compte de la structure de bois à proprement parler (même si c'est celle qui convainc en fin de compte nos assurances et prêteurs!).

Nous avons opté pour une structure qui intègre quelques composantes poutres et poteaux (les poutres aux faîtes de nos toits, et les poteaux au milieu de notre habitation). Pour le reste, nous avons fait confiance aux murs porteurs de paille/mortier/colombage pour la répartition des charges sur le reste de la maison.

Pour être honnête, il est bien entendu que notre ingénieur n'a pas voulu se "mouiller" et prendre sur lui la responsabilité de cette répartition des charges. Trop peu de données officielles existent, et il faut savoir faire preuve de jugement personnel pour cette partie. Ou regarder ce qui s'est fait ailleurs.

Quant à la jeunesse de la technique, soit. On y trouvera certainement des défauts au cours des années à venir, mais cela n'empêche pas de savoir y reconnaître les vertus qui lui reviennent... Je préfère vachement une construction où règne un peu d'incertitude qu'une construction dont j'ai la certitude qu'elle me rendra malade (moi ou ma famille) à moyen ou long terme!

Voilà. Je suis heureux d'être tenant de la technique du Greb (et même avec une construction R+2!) . Tu peux visiter en photos si le coeur t'en dit.

www.picasaweb.google.com/2009davy

Bonne cogitation,

Davy

J'oubliais,

en ce qui concerne "les tonnes de charpentes et de tuiles", nous avons recouvert notre toit d'ardoises.

Et après avoir hissé 13 tonnes d'ardoises à bras, je te le dis en bon québécois: "C'est pesant en tabarnak!"

Là encore, c'est plus la conception du toit lui-même qui m'inquièterait à ta place, et non les murs porteurs...

Davy