La paille: avant ou après production d'épis?

Bonjour à toutes et tous, passionnés de la paille de près ou de loin!

Le sujet de mon premier topic est le suivant: est-il approprié d'utiliser de la paille de céréale, le seigle dans mon cas, qui n'a pas encore produit de grains?

Dans mes recherches techniques à propos de la paille qui entrera dans la fabrication de ma future maison GREB, plusieurs questions se sont posées à moi telles que: quelle essence de paille utiliser? quelles sont les machines les plus appropriées pour la mise en ballots? la saison? Etc... La dernière question en date est venue après discussion avec un agriculteur bio de ma région: peut-on mettre en oeuvre de la paille de seigle qui n'est pas encore venu à maturité (pas encore de grain). Cette paille, verte à la fauche, sera évidemment sèchée au soleil avant botelage.

Mais pourquoi cette technique?

- Ne portant pas encore d'épis, la paille verte sera simplement fauchée et sèchée en temps voulu. Elle ne sera donc pas abîmée dans la moissonneuse (chaumes hachées, écrasées, ...).

- N'ayant pas encore formé de grains, la paille sera exempte de nourriture pour le rongeurs.

- La fauche et le séchage pourront-être plannifiés en fonction des conditions météorologiques désirées: fini la paille lessivée et re-séchée plusieurs fois après la moisson.

- Les bottes de pailles seront disponibles assez tôt dans la saison (mai, juin) donc il ne sera pas nécéssaire de les stocker un hiver entier pour les prévoyants, ou bien de prier pour que la paille soit bonne et arrive à temps avant la pose.

L'ensemble de ces avantages me semblent intéressant et j'aurai voulu savoir si quelqu'un avait une expérience à partager sur ce sujet. Y aurait-il des problèmes liés à cette paille juvénile? (qualité? maladies? pouvoir isolant? solidité? ... )

Merci d'avance pour votre lumière!

bonjour,
ça va quand même faire un sacré manque-à-gagner pour l'agriculteur non ?
S'il ne peut profiter des céréales récoltées, le prix des bottes risque d'être plus élevé ...

A++

Tijules

Bonjour

Comme Tijules, le manque à gagner pour l'agriculteur doit être conséquent, mais bon ça c'est son pb...

Dans l'idée de construire en paille il y a aussi le fait d'utiliser un rebut (pour l'homme) de l'agriculture : la paille. Le rôle premier de la céréale est de nourrir, après si on peut se servir des "déchets" de cette production c'est tant mieux, mais je trouve dommage de "sacrifier" de la nourriture pour construire une maison alors que ce n'est pas primordial...

Mais ce n'est que mon avis.

@+
Phil19

Comme Phil.

Je pense que l'interet de la paille, outre un prix d'isolant tres interressant, est de recycler un produit qu'on brulait avant...
Cette paille provient d'une cereal qui a consomme de l'eau, des produits divers, des tracteurs... tout ca pour nourrir...

Si tu choisissais ta technique, et c'est ton choix, elle aura consomme de l'eau, des produits divers, des tracteurs, toit ca juste pour faire de l'isolant. Je pense qu'on peut faire les deux: cereal et paille.

Quand a la qualite superieur de la paille avec ta technique, c'est probable, mais pour une difference faible je pense car il faudra bien la presser, donc l'abimer.

En tout cas, bon courage a toi.
seb

J'oubliais.

Pour les rongeurs, ma paille bio en avait. Je dis "en avait" parce que les rongeurs finissent par s'en aller lors du montage.

Les deux seuls souris que j'ai vu etaient dans ma poubelle... elles restaient au chaud a manger mes dechets. Des que j'ai fait attention a ne pas jeter de nourriture, elles ont toutes disparus.

il y a eu 3 ou 4 trous dans les murs non fini de bancher, elles devaient s'enfuir. Maintenant tout est coule... les dernieres ont du mourrir dans la paille.

Pour moi, avec la technique du Greb, les rongeurs ne sont pas un soucis.

Tchao et tiens nois au courant de ton choix.
Seb

Salut à tous et merci pour vos interventions rapides!

Nous sommes bien d'accord sur le fond, notre bon sens commun fait converger les points de vue. En effet, les céréales servent d'abord à nourrir, ensuite il est possible de valoriser ses rebuts: la paille. Etant sensible à l'éthique liée à l'utilisation des matériaux de construction (et écologiques de surcroît), je partage vos avis sur le sujet.

Je reformule pour plus de clarté:

mon interrogation initiale était de savoir si le rapport entre la qualité de la paille (et donc la durabilité et les performances du matériau) et l'énergie requise à sa fabrication valait le coup de la faucher prématurément, une fois les chaumes formées.

Je suis parfaitement d'accord que c'est en quelque sorte un « sacrifice » de couper la paille avant qu'elle n'aie pu produire son grain, donc nourrir, mais n'oublions pas la célèbre maxime de Lavoisier: « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Je veux dire par là que l'énergie requise à la croissance de la paille est inférieure à celle requise à la production des fruits (grains). D'ailleurs, bien que semé vers la mi-septembre, le seigle ne sortira de terre qu'au printemps et ses longues tiges atteindront leur taille adulte en quelques semaines (moins de 3 mois). Après la fauche anticipée, vers le mois de mai, la terre aura encore en elle l'énergie que les grains n'auront pas utilisée et à cette période, des légumineuses peuvent encore être plantées (dixit l'argiculteur bio qui a émis l'idée de la fauche anticipée).

Je sais qu'il y a beaucoup de paramètres à intégrer et cette question mériterait une étude « scientifique ». N'ayant pas assez de temps ni d'énergie à passer à cela, je voulais savoir si quelqu'un avait un élément de réponse.