Poser une chape sur paille...

Salut à toutes et tous.

Alors je vient vers vous pour une question dont je ne trouve aucune trace ( mais aiguillez moi si ça a déjà été traité ), mais en même temps c’est un peu une spéciale…

En gros, j’ai un ancien poulailler indus ( charpente métallique, tout en fibro-ciment de avant 97…), que je souhaite en partie aménagé, en mode « la boite dans la boite ». Le sol est en terre battue et sec même durant l’hiver breton.
Une seule partie (60/70m²) du hangar serait à destination « habitable », le reste restant du stockage/ atelier.

L’idée est de faire une box en paille porteuse au milieu du hangar, laissant la place de circuler/stocker autour et surtout de l’éloigner de enveloppe extérieure ( ventilation, humidité )

Enduits intérieur/extérieure ( chaux ), le plafond type « starking » [ chevron porteur ( bois rond en épicéa, pasc c’est ça que j’ai sous la main ), platelage ( dosses ), frein vapeur, botte de paille, enduit ] avec de large puits de lumière en fixe ( couverture désamiantée et en partie remplacée par des translucides ).

Bon jusqu’à là tout va bien… mais dites moi si vous pensez que ya déjà des conneries… mais venons en au fait… la dalle.

Dans la mesure où la terre est sèche et la construction déjà à l’intérieure, j’imaginais une « solution innovante » lol…
C’est à dire des palettes « europe » ( franchement super solide, je sais pas avec quoi ils les traitent!) directement sur le sol ( nivelé au mieux ). Puis un frein vapeur, puis des bottes à plat, un pare vapeur qui remonte de 15/20 cm sur les murs à l’intérieur et enfin une bonne vieille chape béton ( liquide ) qui fait le sol fini.

Voilà, c’est pas trop dans les règles de l’art cette chape sur paille je sais... mais alors pourquoi ça.. ?

Et bien pour :

- L’extrême simplicité de la réalisation

- Le fait d’avoir une dalle dans l’enveloppe isolé ( inertie ) dans laquelle noyer un tuyau de chauffage ( tenu le temps de couler sur des dosses ) solaire thermique.

- Limiter la hauteur du plancher mais avoir quand même une excellente isolation

- Un coût ok : le ciment c’est pas si cher …, les palettes c’est gratos

- Une dalle béton je trouve ça esthétiquement très réussi ( subjectif mais comme c’est pas toi qui va y habiter! )

- Un sol solide

- Ça va certainement largement fendiller au séchage ( souplesse de la paille ), et alors .. ? ( tant que ça reste à peu près droit c’est convenable dans ce cahier des charges )

- La lame d’air sous « dalle-botte » est bien moindre que conseillée mais dans la mesure où l’on est déjà à l’intérieur, j’imagine de façon tout à fait empirico-théorique que ça devrait le faire...

Voilà, toutes vos contributions et retours d’expériences sont les bienvenues, bonne soirée.

Salut Gorki,

C'est carrément hors des clous, YOLO!
Je suis curieux d'avoir plus d'informations et de photos de cette réalisation, et surtout comment elle se comporte lorsque tu l'auras construire.

Même si le sol est en terre compactée au sec depuis très longtemps, il est possible que ça bouge.
Sur quoi reposent tes murs (porteurs)? Tu fais des fondations (béton, cyclopéennes)?

Concernant ta plateforme palette/paille/chape de béton, sans cautionner pour autant la technique, voici ce qui me vient à l'esprit.
- Rupture de capillarité entre le sol et les palettes, on sait jamais.
- Quelles sont les bottes que tu vas utiliser?
Les petites bottes ne sont compressées qu'à 100kg/m3, tu auras certainement un tassement. Si il est très irrégulier, ça sera certainement un problème pour ta chape.
Peux-tu utiliser des grosses bottes rectangulaires agricoles? Elles sont bien plus compressées. D'ailleurs même en technique de paille porteuse, elles sont re-compressées avec des sangles après être posées.
- Pourquoi ne pas mettre une plateforme de palettes sur les bottes tassées?
Les palettes solidarisées entres elles avec des tasseaux ou chevrons formerait une plateforme plane, sur laquelle tu viendrais couler ta chape liquide (en mettant un film d'interposition entre les deux).
- Par où s'échappe l'humidité qui éventuellement viendrait dans tes bottes de dalle?
- Tu comptes garder la chape d'aspect brut? Ou lui passer un coup d'hélicoptère et de quartz (c'est à mon avis l'esthétique que tu as en tête, mais c'est cher!)?

Un plancher solaire ça coûte assez cher, autant le faire sur une dalle et chape correctement réalisées, non?

Si ton projet est orienté budget, pourquoi ne pas laisser le sol en terre battue, à la rigueur faire un ragréage à la chaux et poser des tomettes par dessus? Comme faisaient les anciens.
En ayant des baies vitrées bien placées, tu laisseras rentrer le soleil d'hiver qui viendra contrer l'inertie froide du sol (très appréciable en été). Combinées avec un bon poêle et une paire de chaussons, ça me parait être une bonne solution "à pas cher".

Tu peux aussi mettre de l'isolant dans les soubassements de tes fondations ou bien isoler le "trottoir" en périphérie des murs.

Suivant la hauteur de ton hangar, tu peux peut-être prévoir un étage avec un plancher isolé pour faire de vraies pièces convenablement isolées à l'étage.

Qu'en dis tu?

Salut

Je viens de relire mon 1er msg et c'est un peu affirmatif alors que je n'en suis qu'à la phase conception,
donc beaucoup de questions sont encore en suspens, du coup quiconque à un avis est le bienvenue.

Alors à priori les murs poserons sur un périphérique en parpaing, rupture capillaire, lisse basse.

Effectivement je n'avais pas noté, mais oui une rupture capillaire entre le sol et les palettes aussi.
A ce propos, il me semble mieux de n'avoir que des bandes découpées à la largeur des planches de palettes,
plutôt qu'un film couvrant intégralement le sol (type polyane), pour laisser le sol "respirer"  ?

Les choix (  réflexions  ) viennent de la localisation de l'endroit et de sa disposition.
Je me posais effectivement la question du sol au niveau du sol, mais quand même on est en bretagne, alors l'humidité c'est quelque chose, dont on à plutôt envie de s'isoler franchement...

Ensuite l'endroit est mal exposé, alors les apports solaires directs faut pas y compter.
D’où l'idée du solaire avec une structure déportée.

Et j'ai l'impression que l'inertie du sol est positive pour apporter du frais dans les climats chauds,
mais que la "chaleur de la terre", il faut creuser profond pour en obtenir les bénéfices.

Le bâtiment n’est pas très haut, ce qui empêche totalement la possibilité d’étage. Ni la place pour de grosses bottes.
Mais c’est la grande question, quelle écrasement de petites bottes sous la charge d’une chape ? Est ce qu’il est totalement illusoire de penser qu’une chape liquide
va s’auto-niveller parallèlement à la compression des bottes durant ses premières heures de séchages ?

Et je redit que si le sol est un peu gondolé et fendillé, c’est acceptable. Oui mais jusqu’à quel point, 2nd grande question…
Et en fibrant le mortier ? Le ferraillant  ?
Faire deux chapes, une première « technique » qui tasse le tout, avec les différents tuyaux. Une seconde de « finition », taloché avec un mortier gras ?

Oui le solaire c’est cher, mais couler un tuyau de chauffage pendant la construction peut être pas tant, quitte à le laisser en réserve et n’utiliser qu’un poêle les premiers temps.
Et c’est la raison d’être de cette dalle. Ce qui n’empêche pas de faire les choses bien, certes..


Pour la gestion de l’humidité des bottes de dalle, ventilation par le dessous ( hauteur palette ). Si on résume de bas en haut ça fait :
*terre battue    
*rupture capillaire  
* palette
*frein vapeur ( c’est là que ça respire)  
* paille
* polyane
* chape
Et ventilations sur les quatre côtés du mur périphérique.

Reste d’abandonner complètement cette idée de dalle et finir avec un plancher bois mais alors ce post s’autodétruira dans un trou noir quantique de paille et de chaux.
Mais c’est toujours une possibilité ; plus simple, moins cher, dans les règles ( damn it ! ), que du bio, un parement chaud…
Et finalement peut être suffisant dans une structure bien isolé dans un climat très tempéré. Juste un poêle comme appoint et yallah.

Pas plus de pistes sur ces questions ?